Kamijou Ryuzoji ; Descendant de la rose [by Miyaki Yuuji]

Il y a de cela trente cinq ans j’ai vu le jour… Enfin du moins, pendant la nuit évidemment, juste à sa tombée. Mon nom est Kamijou, Kamijou Ryuzoji. Duc d’Illyanor. Je ne garde que d’agréables souvenirs de mon enfance? Du moins ils furent heureux jusqu‘à mes douze ans. Une mère douce et aimante qui prenait soin de moi et un père… un père absent, beaucoup trop absent.
Je garde des souvenirs heureux de mon enfance, dans notre petite maison de campagne avec ma tendre mère. Ma mère m’a appris à lire et à écrire, elle m’a appris les règles de la bien séance afin que je puisses endosser le titre de Duc dont malgré moi j’allais hériter. Beaucoup se demanderont d’où viens ma passion pour les poissons?… Je les ai toujours aimé. Avec ma mère, nous prenions plaisir à élever des carpes Koi dans le petit bassin de notre jardin, dans l’arrière cour de notre paisible maison. Leur jolies couleurs rouges m’attiraient énormément et j’ai continué, et continue toujours à collectionner les poissons. Mais je ne me contente plus des carpes Koi, j’ai à présent une collection de magnifiques poissons exotiques venant des quatre coins du monde. Leur présence m’apaise et j’aime passer des heures à les regarder nager dans leur aquarium, à observer leurs couleurs bariolées.
Mais bien vite, malgré les agréables moments que je passait avec ma chère mère bien aimée, cette dernière a finit par tomber dans une terrible dépression, peu à peu, une dépression qui a commencé quand j‘avais à peine douze ans. J’étais encore un peu trop jeune pour comprendre pourquoi elle pleurait, mais plus tard j’ai finit par comprendre qu’elle était une femme trompée, brisée. Ce salaud qui me servait de père l’a délaissées alors qu’elle lui avait donner sa jeunesse, sa vie, qu’elle lui avait donné un fils après trois fausses couches, qu’elle lui avait donné un héritier.
Le pire jour de ma vie, c’est à dix sept ans quand j’étais au chevet de ma mère qui avait perdu la raison depuis longtemps… Elle m’a attraper par le col de mon yukata et m’a dis que j’étais la pire chose qui lui était arrivé. J’ai vu dans ses yeux qu’elle avait toute sa tête à ce moment là, et juste après avoir craché son venin, elle est morte.
J’ai longtemps mis à m’en remettre et je me suis encore plus renfermé sur moi-même suite à ça. J’étais seul, et définitivement. Mon père n’avait jamais été présent, il n’allait pas commencer à s’occuper de moi maintenant que j’étais assez grand. Je suis donc devenu un homme froid et solitaire, quelque un de violent. Mon père est mort il y a de cela neuf ans, et comme vous vous en doutez je n’ai pas été le moins du monde atteint par sa disparition.
Ayant hérité du titre de Duc, et puisque plus rien ne me retenait j’ai voyagé jusqu’en pour rejoindre la cour. Une cour dirigée par des vampires visiblement, et ce nouveau monde, ce nouveau départ était une aubaine pour repartir de Zero.
J’ai donc réussi à m’imposer rapidement. Et je me souviendrai toute ma vie de ce bal… c’était un soir d’hiver au château, et alors que j’étais occupé à charmer une séduisante humaine un petit garçon s’est jeté sur moi dans mes jambes sans raison apparente. Il s’est accroché à moi, c’était vraiment très gênant mais… son sourire et ses grands yeux bruns m’ont fait craquer. Il me rappelait un peu moi à son âge, et en voyant cette petit chose pleine d’innocence j’ai voulu le protéger pour ne pas qu’il connaisse la même adolescence que moi. Alors j’ai totalement délaissé cette jolie rousse au profit de cet enfant qui a passer la soirée à me parler dans les jardins au bord d’un bassin. Ce petit bout m’a redonné le sourire, et je n’ai su que plus tard que c’était le Prince. Néanmoins, je suis resté proche de cet enfant et je lui ai appris tout ce que je savais, je l’ai protégé, je l’ai éduqué, et je crois que j’ai plutôt bien réussi… Seulement… En grandissant, ce petit garçon a finit par se transformer en une magnifique Princesse. En huit ans, il à vraiment changé du tout au tout.
Et maintenant que mon cher Prince a vingt ans, j’ai commencer à nourrir des sentiments tout autres qu’amicaux ou paternels pour lui. Je ne peux pas nier que c’est sans doute la plus belle personne qui m’ait été donné de voir de toute ma vie. Mais plus que sa beauté extérieur, je l’ai toujours apprécié pour ce qu’il était avant de l’apprécier pour son rang. La gloire, ça ne m’intéresse pas. Je nourris vraiment un amour sincère pour cette jeune personne même si je suis sans doute trop vieux pour lui. Nous avons quinze ans d’écart après tout… comment pourrais-je espérer un jour faire de mon Prince mon amant, pour le restant de mes jours?